SPAD VII
Chasseur emblématique de la Grande Guerre
Le SPAD VII
Chasseur emblématique de la Grande Guerre
Le SPAD S.VII est un avion biplan français utilisé lors de la Première Guerre mondiale, fabriqué par la SPAD (Société Pour l’Aviation et ses Dérivés, qui a succédé à la Société de Production des Avions Deperdussin).
L’ingénieur en chef de la société SPAD Louis BÉCHEREAU, dessine ce chasseur autour d’un moteur Hispano-Suiza V8 de 150 cv, refroidi par eau, initialement destiné à l’automobile et modifié par l’ingénieur suisse Marc BIRKIGT en 1915. Le fuselage est composé de cadres en bois recouverts de toile, tandis que la partie avant est en acier recouvert d’une bâche. Son armement se compose d’une unique mitrailleuse Vickers de calibre 7,7 mm tirant au travers de l’hélice au moyen d’un dispositif de synchronisation « Birkigt ».
Le prototype fait son premier vol en avril 1916. Les essais en vol révèlent une grande robustesse, une plate-forme de tir très stable, d’excellentes vitesses de pointe et ascensionnelle.
Livré en première ligne dès le mois d’août, il reçoit rapidement une version améliorée de son moteur (dénommée 8AB), développant 180 cv, et permettant à l’appareil d’accroître encore sa vitesse de pointe (208 km/h au lieu de 192).
Dès la mi-1917, quelque 500 SPAD sont en service en première ligne, après avoir presque totalement remplacé le Nieuport 17. Il est finalement produit à environ 5 600 exemplaires.
Il sera peu à peu à partir de 1917 relevé par le SPAD XIII, plus rapide et mieux armé (moteur de 200 puis 220 cv et 2 mitrailleuses).
Outre l’aviation française, l’appareil équipe plusieurs de nos alliés : les Britanniques (qui en construisent également un certain nombre au Royaume-Uni), les Belges, les Russes, les Italiens, les Américains, le Finlandais, les Grecs, les Polonais, les Serbes, etc. Les Allemands et Autrichiens emploient également quelques prises de guerre…
La France en est bien sûr la principale utilisatrice. Le premier appareil livré à une unité de première ligne est le nº S.122, affecté au Sergent Jean SAUVAGE de l’escadrille N.65 (qui devient peu après la SPA 65), suivi par le S.113, attribué à Georges GUYNEMER de la N.3 (puis SPA 3). Armand PINSARD, de la N.26 (puis SPA 26) devient le premier à obtenir une victoire aérienne avec cet avion, le 1er novembre 1916.
La puissance de cet appareil permet de compenser son relatif manque de maniabilité par rapport à son prédécesseur et à certains appareils ennemis. En particulier, ses performances remarquables en piqué, permettent à ses pilotes de prendre l’initiative, d’engager ou de quitter le combat très rapidement. René FONCK, l’as des as français aux 75 victoires, déclare un jour à propos du SPAD « qu’il changea complètement le visage du combat aérien ».
On ne compte pas les victoires obtenues aux commandes d’un SPAD VII. Ci-après quelques-uns des as les plus célèbres sur Spad VII :
- René FONCK : l’as des as aux 75 victoires homologuées, la majorité sur SPAD VII et XIII.
- Georges GUYNEMER : 53 victoires homologuées, nombre d’entre elles sur SPAD VII.
- Francesco BARACCA (Italie ; inspirateur du Cheval cabré de Ferrari) : 34 victoires, sur Nieuport puis SPAD.
- William J.C. KENNEDY-COCHRAN-PATRICK (Écosse) : 21 victoires, principalement sur SPAD VII.
- Gabriel GUÉRIN : 23 victoires avant d’être abattu à ses commandes.
- Edmond THIEFFRY (Belgique) : 10 victoires homologuées entre mars et octobre 1917 avant d’être blessé et capturé en février 1918…
L’usine de Marçay de Bordeaux (10 000 m² couverts et 10 000 m² à l’air libre), implantée au 176 de la rue Achard, emploie 1400 personnes à la fin de la guerre. Elle aurait construit 400 SPAD VII, l’usine et l’atelier de Paris en produisant 1000 autres en un an.