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Dassault Aviation

Mystère IV N

Prototype de chasseur biplace tout-temps

Le Mystère IV N

Prototype de chasseur biplace tout-temps

Historique

Pressentant le besoin d’un chasseur de nuit pour l’armée de l’Air, Dassault propose le Mystère IV N, version biplace du Mystère IV B équipée d’un radar de recherche et de tir pour la chasse de nuit. Le Mystère IV B était un développement du Mystère IV 01 avec un réacteur plus puissant. Le fuselage du Mystère IV N diffère de son aîné par l’adjonction d’un radar de nez impliquant le passage de la manche à air sous la cabine au lieu de l’encadrer, à la manière du F 86D Sabre Dog américain.

Une commande de 2 prototypes du Mystère IV N est passée officiellement le 1er mai 1954. Celle du n°02 est résiliée 4 mois plus tard.

L’appareil est équipé du réacteur Rolls-Royce Avon RA 7 doté de postcombustion. Bénéficiant de nombreux composants de cellules et d’équipements des Mystère IVA et B en cours de développement, le Mystère IV N 01, immatriculé F-ZXRM, effectue un premier vol le 19 juillet 1954 à Melun-Villaroche, piloté par Gérard MUSELLI. Il franchit la vitesse de Mach 1,1 lors du 13ème vol.

C’est finalement le Vautour, dans sa version N, de la Société Nationale de Construction d’Avions du Sud-Ouest (SNCASO) qui est choisi par l’armée de l’Air. Cette dernière bénéficie par ailleurs, dans le cadre de l’OTAN, de 60 avions F-86K Sabre à des conditions très avantageuses.

Carrière

La célébrité de cet appareil, hormis le fait qu’il est le seul et unique exemplaire de son type, lui vient du record féminin de vitesse pure, conquis par Jacqueline AURIOL le 31 mai 1955 à l’occasion du 87ème vol, avec 1 151 km/h sur une base de 12,3 km, détrônant ainsi celui de l’américaine Jacqueline COCHRAN.

Le 18 juin 1955, au 98ème vol, Gérard MUSELLI, accompagné par le ministre des Travaux publics, le général Edouard CORNIGLION-MOLINIER, effectue le trajet du Bourget à Nice, soit 789 km, à 982 km/h de moyenne.

Grâce à son excellente stabilité en vol et à son installation en biplace, il devient un parfait avion de servitude.

Différents types de radars sont montés et évalués. Des radars américains d’abord, en 1954, le Hughes AN/APG-33 équipant les F-86D Sabre Dog et F-94 Starfire, et peu après sa version amélioré AN/APG-40 qui ne sera pas déployée en série. Puis, entre 1954 et 1956, le radar expérimental Aladin de CSF et CFTH, abandonné et l’Aïda de Thomson-CSF, lequel équipera ultérieurement l’Étendard IV M.

L’appareil aurait été aussi utilisé pour tester différents modèles de sièges éjectables devant être ensuite installés sur le Vautour IIN et les premières versions du Mirage III. Le pilote d’essais s’éjectait de la place arrière. Nous n’avons malheureusement pas d’informations précises à ce sujet…