Mirage III E
Chasseur-bombardier polyvalent tout-temps nucléaire
L'appareil du CAEA
Il s’agit du Mirage III E n°560, livré neuf au Centre d’essais en vol (CEV) d’Istres le 14 mars 1969. Cet avion destiné aux essais d’armement, et en particulier de l’adaptation de la bombe nucléaire AN 52 sur le Mirage III, est équipé d’une installation d’essais sur le système et de caméras pour filmer les séparations. La pointe avant « radar Cyrano II » a donc été remplacée par une pointe avant de Mirage IIIR, et le radar Doppler par un carénage contenant des caméras filmant vers l’arrière. Ces deux radars étant absents, et afin de simuler leur consommation électrique sur les réseaux de l’avion, un radiateur de puissance équivalente a été installé. C’est le curieux carénage, percé de nombreux trous pour sa ventilation, que l’on peut voir sur le dessus du fuselage juste en avant de la dérive.
Il fait toute sa carrière aux essais en vol. Il participe principalement aux essais d’armements, d’où sa dernière affectation à Cazaux. L’appareil y effectue son dernier vol le 25 novembre 2005. Il est le dernier Mirage III étatique à voler en France et en Europe. En effet, en Suisse, le musée Clin d’Ailes et l’association Espace Passion font voler, du 16 septembre 2008 au 25 mai 2023, le Mirage IIIDS J-2012, permettant à 276 passagers d’avoir une expérience de vol inoubliable. Hors Europe, l’armée de l’air pakistanaise continue, au 1er juillet 2025, de voler opérationnellement avec ses Mirage III.
Après son dernier vol, le Mirage III E n°560 est racheté, avec le n°605, par Dassault Aviation qui a besoin de leurs voilures pour la formation 3ème échelon des mécaniciens égyptiens. Après une ultime session de formation de mécaniciens pakistanais dans l’usine Dassault Aviation de Cazaux, le fuselage, qui a conservé sa dérive, est mis à disposition du Conservatoire. Les avions sont démontés sur le site par une équipe du CAEA. Celui-ci récupère au passage les trains principaux des deux avions. Le 24 septembre 2007, en début d’après-midi et sous la pluie, le fuselage arrive au Conservatoire.
L’année suivante, du 4 au 12 octobre, Dassault Aviation demande au CAEA de présenter l’avion place de la Concorde, dans le cadre des 100 ans du GIFAS. Comme il est sans voilure, le CAEA lui monte provisoirement les voilures de son Mirage 5F n°29.
Parallèlement, une paire de voilures est offerte au CAEA par la SOFEMA. Elles arrivent à Mérignac le 23 octobre 2008 et sont immédiatement montées sur le Mirage III E n°560.
L’équipe du CAEA pour l’ensemble de ces opérations est composée de Michel COUET, Jacques DELLAC, Yves LACOSTE, Gérard NATIVI et Robert THOREAU.
Anecdote : le 8 mars 2011, Didier COHENDET, dont le nom figure sous le cockpit du Mirage III E du CAEA, pose en urgence le Yak-52 qu’il pilote sur la plage Pereire d’Arcachon.