2-MIRAGE-2000N
Dassault Aviation

Mirage 2000 N

Chasseur-bombardier tout-temps nucléaire

Le mode « Suivi de terrain » (SDT) permet au Mirage 2000 N de voler jusqu’à 600 nœuds (1 100 km/h) et à très basse hauteur (200 pieds, soit 60 m) au-dessus des obstacles présents sous la trajectoire de l’avion, ou à l’intérieur du virage. En pratique, le radar de bord Antilope détecte les obstacles 5 km devant (16,19 secondes à 600 nœuds !) et le système calcule la trajectoire verticale à suivre.

En mode SDT « manuel », c’est le pilote qui suit les consignes de montée ou de descente présentées par le système (réticule en tête haute ou basse, affectueusement surnommé « Guppy »).

En mode SDT « auto », l’avion suit automatiquement le terrain (monte ou descend pour respecter la hauteur de survol de consigne) sans dépasser + 2 g en cabré et – 0,5 g en piqué. Le SDT auto est extrêmement sûr (il n’a jamais été la cause d’accident !). Il est donc très utilisé car le pilote et le navigateur officier système d’armes (NOSA, en place arrière) peuvent de la sorte vaquer aux autres tâches opérationnelles.

Il arrive cependant que le radar ne détecte certains objets que très tardivement, du fait de leur manque de réflectivité (certaines pluies à grosses gouttes, câbles de ligne Haute tension ou de télécabine, par exemple). Une enveloppe de sécurité, non présentée au pilote, garantit la sécurité : un « ski », partant de 150 pieds (45 m) sous l’avion avec un haut de spatule recoupant l’altitude de l’avion 1 350 m devant lui (4,37 s de vol à 600 nœuds !). Toute détection radar tardive à l’intérieur de cette enveloppe de sécurité, entraîne instantanément le dégagement automatique :

• En mode SDT auto : mise à plat des ailes à 150°/sec avec une très forte accélération angulaire, suivie d’une ressource à 5,5 g pendant 4 secondes, la manœuvre étant accompagnée d’une alarme sonore de type « mitraillette » ; lorsque le dégagement intervient en virage, il est courant que les verrières « rattrapent le casque » du pilote ou du navigateur avant que ceux-ci aient le temps de redresser la tête !

• En mode SDT manuel, il ne reste que l’alarme sonore. François DUBREUIL (6 000 heures de vol dans la Chasse !) raconte : « En percée autonome au-dessus de l’Atlantique du côté de l’île-de-Ré, temps gris, horizon flou avec le ciel et la mer uniformément gris, en pilotage manuel, je regardais dehors et pas trop l’altimètre ou la radiosonde. C’est la « mitraillette » du SDT qui m’a prévenu… ».