CM.170R Magister
Biplace de formation initiale des pilotes militaires - Appui feu léger
Claude PRADO, membre du CAEA et ancien de la Patrouille de France (PAF) nous donne ici une petite idée de la difficulté de tenir la formation à 9 avions en Fouga Magister. La motorisation de cet avion d’entraînement était en effet limitée, le Marboré VI ne développant que 480 kg de poussée à 22 600 tours/min. Il avait en outre une forte inertie. Ci-après quelques exemples :
Le leader, pour laisser de la marge à ses équipiers, n’utilisait que la tranche de régimes entre 17 500 et 19 500 tours/min.
Une boucle, entamée à 280 nœuds, passait avec 110 nœuds au sommet, ce qui est une très basse vitesse en patrouille serrée ! Il réduisait en effet le régime de ses moteurs en passant par la verticale en montée, pour laisser le maximum de marge aux équipiers.
En début de barrique, l’équipier à l’intérieur qui naturellement avançait, ne devait surtout pas réduire sa poussée car, en raison de l’inertie de ses réacteurs, il n’aurait pas pu suivre dès que le leader se mettait à cadencer. Il devait donc utiliser les aérofreins pour tenir sa place…
Autre difficulté, lorsque les fumigènes étaient utilisés : ceux-ci étant relâchés à partir du réacteur gauche, il ne fallait surtout pas trop le réduire car l’intensité du fumigène diminuait et ça se voyait. Le pilote devait donc travailler en poussée dissymétrique, avec le réacteur droit, pour tenir sa place…
Et ça c’était après… Lorsque la PAF est passée du Mystère IVA au Fouga Magister, elle a initialement été équipée de réacteurs Marboré II de seulement 400 kg de poussée unitaire. Chapeau les pilotes !