3 FLAMAND
Dassault Aviation

MD 312 Flamant

Bimoteur de liaison et de formation des équipages

Le MD.312 Flamant

Genèse du Flamant

Marcel DASSAULT obtient, le 30 juillet 1946, un marché pour la réalisation de deux prototypes MB 30. Ceux-ci trouvent leur origine dans le projet de bimoteurs de transport léger BA 30, étudié durant l’occupation par la société Bordeaux Aéronautique à Talence. Ces deux appareils, équipés de moteurs Lorraine Béarn imposés par les services officiels, répondent à deux besoins. Le premier pour un avion de liaison et d’entraînement au pilotage, qui devient MB 303. Le second pour un avion d’entraînement à la navigation et au bombardement, qui devient MB 301. Le MB 303 effectue son premier vol à Mérignac le 10 février 1947, avec un équipage composé de Georges BRIAN, Kostia ROZANOFF et Jean DILLAIRE.

L’appareil s’avère rapidement sous motorisé. Marcel DASSAULT, inquiet, lance sur fonds propres un MB 303 équipé de SNECMA 12S Argus, qui devient le MD 315. Le 6 juillet 1947 à Mérignac, à la tombée de la nuit, le MD 315 effectue un premier vol de 10 minutes aux mains du même équipage. Une mise au point rapide permet de le comparer à ses concurrents SO94 et NC.701 Martinet (version française du Siebel 204) : l’appareil de Dassault est moins lourd, donc plus manœuvrable. Les 4 et 6 octobre 1947, à Marignane, la comparaison des vitesses ascensionnelles fait la différence et le MD 315 l’emporte.

Parallèlement, la Société Dassault tente de s’implanter sur le marché des avions civils avec 3 prototypes : le MD 316X (premier vol le 19 juillet 1952) doté de SNECMA 12X de 840 ch ; le MD 316T (premier vol le 7 juin 1953) à fuselage allongé et empennage mono-dérive, doté de Wright C7BA de 800 ch et le MD 312B (premier vol le 20 février 1954) équipé de SNECMA 12S avec fuselage raccourci et empennage mono-dérive. Aucun de ces appareils ne fait l’objet de commande, à un moment où apparaissent des appareils à turbine et où va naître le biréacteur Caravelle.

Production

Le Flamant, dans ses différentes versions et prototypes, est construit à 325 exemplaires. À la demande de l’État, la fabrication est ventilée entre entreprises nationales et privées : SNCASE à Toulouse pour le fuselage ; SNCASO à Rochefort pour les ailes ; SNCAN à Bourges pour les plans centraux ; Morane-Saulnier à Puteaux pour les empennages, les ailerons et les volets de courbure ; Talence Avions Marcel Dassault assure la coordination des fabrications, la fabrication des plans centraux, le montage général, la mise au point, les essais en vol et la livraison. Le Flamant est livré en 4 versions ayant une numérotation commune de production qui sont dans l’ordre chronologique :
• MD 315 pour la police coloniale (n° 1 à 136) ;
• MD 312 avec double commandes pour la liaison et l’école de pilotage (n° 137 à 253) ;
• MD 311 à nez vitré pour l’entraînement au bombardement et à la navigation (n° 254 à 293) ;
• MD 312 M pour les liaisons aéronavales (n° 294 à 318).

Carrière

Grâce à sa robustesse et sa polyvalence, le Flamant équipe de nombreuses unités de l’armée de l’Air, et notamment : le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le Groupe de liaisons aériennes ministérielles (GLAM) et le Groupement aérien d’entraînement et de liaison (GAEL) de la base aérienne de Vélizy-Villacoublay, l’École de transformation des pilotes sur bimoteurs (ETPBM) de la base aérienne 702 d’Avord, le Centre d’instruction des équipages de transport (CIET) de la base aérienne 101 de Toulouse-Francazal, l’École de l’Air de Salon de Provence.

Un peu avant la fin de la guerre d’Indochine, l’armée de l’Air y emploie des Flamant. Entre 1955 et 1963, ils sont mis en ligne en Afrique du Nord, notamment pour l’appui-feu avec des missiles SS.11 sur MD 311, ou des mitrailleuses, des bombes et des roquettes sur MD 315.

Six flottilles de l’Aéronavale (1S, 2S, 3S, 10S, 11S et 54S) utilisent également le MD 312 M.